Le premier appel d’offres éolien offshore devrait permettre de voir émerger une véritable filière industrielle tricolore. Toutefois, Areva doit se contenter du minimum et GDF Suez est recalé. La France vient de se lancer dans un grand projet industriel pour au moins dix ans. Vendredi 6 avril, le gouvernement a tranché. Le consortium Eolien Maritime France, réunissant EDF Energies Nouvelles, le danois Dong Energy et Alstom, a remporté les futurs champs éoliens marins au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime). Le consortium Ailes Maritimes SAS, comptant l’espagnol Iberdrola, le Franco-Britannique Eole-Res et Areva, a gagné le champ au large de Saint Brieuc (Côtes d’Armor). Le cinquième champ au large du Tréport (Seine-Maritime) a été déclaré infructueux. Cela représente un investissement de 7 milliards d’euros et la création de 10 000 emplois industriels directs dans les régions Pays de la Loire, Bretagne, Basse-Normandie et Haute-Normandie, s’est félicité le ministre de l’Industrie, Éric Besson. Le gouvernement, toutefois, n’a pas totalement suivi l’avis de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), chargée de noter la dizaine de projets suivant trois critères : la qualité du projet industriel (40 %), le prix d’achat de l’électricité (40 %) et le respect de l’environnement (20 %). Le 28 mars, la CRE avait conseillé au gouvernement d’attribuer quatre des cinq champs au consortium conduit par EDF. À en croire le ministre de l’Industrie, EDF et ses alliés ont proposé les tarifs de rachat les plus bas. Patrick Kron, le patron d’Alstom, se frotte les mains : son groupe impose l’Haliade, son éolienne de 6 MW dont le premier prototype vient tout juste d’être érigé au Carnet (Loire-Atlantique), sur l’estuaire de la Loire. Alstom va devoir produire 238 éoliennes pour une puissance totale de 1428 MW. Un marché de 2 milliards d’euros ! Une très belle vitrine pour aller conquérir ensuite des marchés à l’étranger. Le groupe va bâtir deux usines à Cherbourg (Manche) et deux à Saint-Nazaire pour une centaine de millions d’euros.
EDF et Alstom sacrés champions de l’éolien en mer